jeudi 3 juillet 2008

Un film à la campagne



4ème jour de préparation à Sault de Navaille, le tournage commence lundi.
Au fil des heures, au fur et à mesure de l’arrivée des techniciens, le manoir de la Comtesse de Lambert des Granges s’est tout doucement transformé en la demeure de la famille Ivul, dont l'histoire est contée dans le film. Une grande partie des pièces ont été décorées : il y a la chambre des parents, celle de Freya la fille aînée, celle d’Alex son frère qui fuit dans les arbres, une chambre pour les petites jumelles, la salle de réception, le bureau du père, un fumoir à l’origine, rempli maintenant d’objets insolites ramenés d’Angleterre par Andrew le réalisateur. Dans la chambre de Freya, la décoratrice a accroché une photo de Thaïs, la comtesse, prise lorsqu’elle avait 18 ans. C’est un portrait en gros plan, elle fume une cigarette, la photo est jaunie, on dirait une actrice de cinéma…
A l’arrière du bâtiment, dans une ancienne cuisine, nous avons installé la régie ; d’habitude c’est l’endroit où Thaïs fait ses confitures avec son employée. C’est le seul endroit à priori où Andrew n’a pas prévu de poser une caméra. L’équipe s’y retrouve régulièrement, c’est un peu notre endroit de retraite, à l’écart du tournage, à l’écart des appartements de M. Mme de Lambert. Nous avons un accès direct à la cour arrière du manoir, là où tout le monde arrive ; c’est un endroit stratégique. Hier soir nous étions déjà 13 autour de la table, Thaïs est venue partager notre buffet, Emily, l’assistante de prod, a lu tout haut un article paru dans Sud-Ouest il y a quelques semaines, un article qui indiquait à quel point la comtesse était heureuse de cette expérience dans les coulisses du cinéma !

Je ne serai jamais débordé sur ce film, nous serons 25 personnes au maximum, nous n’avons que deux décors ici près d’Orthez, et les deux semaines prévues en Ariège ensuite ne sont pas non plus très compliquées à organiser.
C’est presque perturbant. D’autant plus que l’ambiance qui s’installe ici me rappelle pas mal de souvenirs d’enfance à la campagne, où encore des sensations ressenties lors de mes premiers courts-métrages. C’est perturbant mais c’est bien ce que j’étais venu chercher en acceptant de travailler sur ce film. Je discute souvent avec le réalisateur et la productrice. Il s’agit bien cette fois d’un échange d’expériences, personnelles et professionnelles, avec pour tous le même désir de cinéma, le même désir de faire d’«Ivul» un film qui nous concerne.

Aucun commentaire: