Je pourrais citer une phrase trouvée il y a quelques mois sur le site du collectif "Tendance Floue": "chercher une image ce n'est pas une fin, c'est là que tout commence".
Ci-dessous vous trouverez un éventail de ce qui a retenu mon attention lors de ces Rencontres. Pour ceux qui passeraient par Arles avant la rentrée, ça ne se termine que le 13 septembre.
Pour la plupart des photographes mentionnés, vous trouverez un lien vers leurs sites, dans la rubrique "Liens photos" de ce blog.
Au cours de cette exposition j'ai découvert qu'il existait bien LA première photo; elle date de 1826, elle fut prise par Nicéphore Nièpce, trois ans avant qu'il ne s'associe avec Daguerre.


Expo "Without Sanctuary", présenté par James Allen
Propriété du Center for Civil and Human Rights, Atlanta, cette exposition est une collection de photographies datant de 1865, date de l'abolition de l'esclavage, juqu'aux années soixante. Des photos prises lors de lynchages publics d'hommes et de femmes afro-américains, éditées à l'époque en carte postales, telles des trophées de chasse. Un témoignage tragique qui relate le chemin parcouru avec l'élection d'Obama.

Ce photographe lituanien est le lauréat du prix Découverte 2009. Parmi tous les photographes en lice, c'était bien celui dont l'univers était le plus marqué et le plus singulier. Pas d'effets mais "des images légèrement folles et délicieusement surréalistes" selon Martin Parr.


C'est peut-être le photographe que j'ai le plus aimé. Cette série, The Blue Room, se concentre sur des fermes abandonnées de l'ouest américain. J'aime tout particulièrement la photo des chevaux: la fissure du pare-brise vient marquer la présence et le regard du photographe. Curieusement, je me sens ainsi en empathie avec son regard et cela donne une réalité plus grande aux chevaux. En même temps cela ajoute une distance, puisque ces chevaux sont comme hors de portée, de l'autre côté du verre, figés dans le mythe de l'ouest américain auquel ils renvoient.

Une autre découverte pour moi lors des Rencontres. Duane Michals est célèbre pour ses séquences photographiques. Ce principe, que je pourrais qualifier de photographie narrative, m'inspire beaucoup. La série de clichés que je publie est normalement présentée à l'horizontal, il faut la lire ici de gauche à droite et de haut en bas. Ce qui me touche c'est qu'avec la dernière photo de la séquence, nous passons du point de vue du photographe à celui de l'un des deux personnages.
Duane Michals mélange souvent des textes à ses photos. En voici l'un d'eux: "How foolish of me to have believed that it would be that easy. I had confused the appearances of trees, and automobile and people with reality itself and believed a photograph of these appearances to be a photograph of it. It is a melancholy truth that I will never be able to photograph it, and can only fail. I am a reflection photographing other reflections within a reflection. To photograph reality is to photograph nothing."
Il n'y a pas de site consacré spécifiquement à Duane Michals mais on peut aller sur celui de la galerie Pace MacGill qui le représente à New York.

Nan Goldin était cette année à l'honneur des Rencontres. Elle présentait deux diaporamas, dont "Ballad of sexual dependancy" que j'avais vu en décembre dernier au Moma à New York. Elle exposait aussi une partie de sa collection de photographies, dont un cliché de Won Gloeden (1856-1931).
Elle avait aussi invité de nombreux photographes dont, ci-dessous, David Armstrong.
Ici, au delà des poses un peu trop artificielles de tous ces jeunes hommes photographiés par Armstrong, j'ai été touché par son jeu d'ombres et de lumières, donnant aux corps une présence charnelle et une sensualité extraordinaires.

Un superbe travail, proche du photo reportage, sur la pauvreté ordinaire et la violence qu'elle peut engendrer.


Ce français de 28 ans faisait partie des photographes concourant au prix Découverte 2009. Son exposition était présenté par un certain Michel Nuridsany. Voici quelques extraits:
"La photographie ne m’intéresse pas. Pas plus que les tubes de couleur, la terre cuite ou le marbre qui sert à faire les statues. Ce qui me plaît, m’amuse, m’étonne, me passionne, c’est l’art. Qu’il jaillisse et s’étende à travers la photo, la peinture, l’aquarelle, les détruisant ou les magnifiant, profondément, m’indiffère.
(...) j’ai choisi de montrer ici Adrien Missika pour le trouble qu’il apporte, pour l’espèce de principe d’incertitude qu’il met en œuvre dans des images de paysages dont on ne parvient pas à déceler si elle sont fabriquées ou prises sur le vif, et cela ni à première vue ni après, quand on a décidé ou découvert ce qu’il en était.
Goethe dit: «Le sujet, tout le monde le voit; le fond n’apparaît qu’à ceux qui sont concernés; quant à la forme c’est un mystère pour presque tous»."

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