lundi 28 septembre 2009
samedi 26 septembre 2009
Carroll Gardens
Avant-hier j'ai fait une autre longue promenade à Brooklyn. Ce n'est décidément pas la même échelle qu'à Manhattan; la taille des bâtiments est plus humaine, moins extravagante, il y a moins de voitures et moins de bruit, les restaurants sont moins axés vers le fast food, on rencontre plus de familles, bref c'est presque la campagne comparé à Manhattan. Entre une rive et l'autre de l'East River, ce sont deux mondes bien différents, et après six semaines de vie quotidienne dans le East Village, à mon retour je chercherai plutôt à m'installer à Brooklyn. Ci-dessous deux photos de Smith Street, une rue qui traverse plusieurs quartiers, du nord vers le sud; c'est dans le quartier de Carroll Gardens que j'aimerais trouver un logement. La première photo est axée vers le nord, plus classe, la seconde vers le sud, beaucoup plus populaire. Les photos ne sont pas prises au même endroit mais il s'agit bien de la même rue.
The diner
Il est tard, je rentre juste.
J'ai passé une nouvelle journée à cavaler dans Manhattan; ce matin j'avais rendez-vous avec un producteur français installé depuis dix ans à New York. La perspective de travailler avec lui, clairement évoquée, est la plus excitante parmi toutes celles que j'envisage à l'issue de ce séjour; à moins de trois jours de mon retour à Bordeaux, cette dernière rencontre achève d'esquisser mon chemin new-yorkais.
Ce soir en rentrant à l'appart, j'ai décidé de manger un peu, et de prendre mon temps pour cela, c'est assez rare à Manhattan. Au coin de Houston Street et de Norfolk Street, à quelques blocks de l'Avenue C, il y a ce "diner", un restaurant traditionnel américain; je suis particulièrement attentif à ces espaces ou ces objets à l'intérieur même de New York et dont l'on retrouve l'existence partout aux Etats-Unis; leur imagerie vient asseoir une Amérique intemporelle, celle que l'on voit dans les films, celle que j'aime expérimenter "en vrai", et que l'on attend pas forcément à New York alors que la profusion des ethnies et des cultures donnent plus l'impression d'une capitale internationale que d'une ville américaine.
Le restaurant est donc sur un coin de rue. C'est écrit "DINER" à l'extérieur, sur la tranche du mur, en lettres fluorescentes orange. On pénètre à l'intérieur, dans une sorte de sas, tout en verre et en aluminium brossé. Droit devant, la caisse, puis un long bar qui part dans la profondeur. A droite de l’entrée et à droite du bar, des tables le long des fenêtres, d’où l’on peut voir la rue à travers les stores.
L’ambiance est calme, les ventilateurs au plafond tournent tranquillement, la lumière est très légèrement tamisée.
Le bar est assez large, on peut s’y asseoir pour dîner, sur des sièges à dossier en faux cuir beige, perchés sur des pôles chromés fixés dans le sol. Derrière le bar il y a une multitude de machines pour faire du café, de la crème chantilly, des jus de fruits. Derrière ces machines, le mur est une mosaïque de petits carreaux oranges et marrons. A côté de ces machines se dressent de petites vitrines réfrigérées pleine de gros gâteaux, cheese cake nature, au chocolat, à la fraise. D’autres gâteaux, plus petits, sont présentés sous des cloches transparentes, à même le bar, à côté de kits individuels constitués de couverts, sel, poivre et sucre, disposés devant chaque siège.
Les serveurs sont tous hispaniques, ils portent tous pantalon noir, chemise blanche et cravate. Ils parlent espagnol entre eux. La clientèle, à cette heure de la nuit, est clairsemée. Un couple de vieux, ils portent tous les deux des bérets noirs et des Kway rouges. Un couple plus jeune, lui porte des lunettes années 50, et elle une grosse coiffure. Deux femmes assez étranges, assises devant de gigantesques part de gâteaux. Quatre jeunes latinos, peut-être un peu éméchés, sont les seuls dont on entend les éclats de voix. Même la télé, qui diffuse du catche, n’émet aucun son, mais l’on peut suivre ce qui se passe car c’est sous-titré en anglais; ce soir c’était «Punk» contre «The Undertaker». Le seul bruit régulier est celui du téléphone mural au bout du bar, près de l’entrée de la cuisine, le restaurant semble prendre de nombreuses commandes à livrer à domicile.
Lorsque l’on quitte le restaurant, le serveur vous donne le talon sur lequel il a pris la commande, on l’apporte à la caisse, tenue par la seule femme du personnel. Vingt dollars pour une grosse salade, une gigantesque part de gâteau, une bière, un ventre plein à craquer.
J’ai passé plus d’une heure dans ce «diner». Dans ce lieu, qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c’est comme si le temps s’était arrêté. C’était très agréable.
J'ai passé une nouvelle journée à cavaler dans Manhattan; ce matin j'avais rendez-vous avec un producteur français installé depuis dix ans à New York. La perspective de travailler avec lui, clairement évoquée, est la plus excitante parmi toutes celles que j'envisage à l'issue de ce séjour; à moins de trois jours de mon retour à Bordeaux, cette dernière rencontre achève d'esquisser mon chemin new-yorkais.
Ce soir en rentrant à l'appart, j'ai décidé de manger un peu, et de prendre mon temps pour cela, c'est assez rare à Manhattan. Au coin de Houston Street et de Norfolk Street, à quelques blocks de l'Avenue C, il y a ce "diner", un restaurant traditionnel américain; je suis particulièrement attentif à ces espaces ou ces objets à l'intérieur même de New York et dont l'on retrouve l'existence partout aux Etats-Unis; leur imagerie vient asseoir une Amérique intemporelle, celle que l'on voit dans les films, celle que j'aime expérimenter "en vrai", et que l'on attend pas forcément à New York alors que la profusion des ethnies et des cultures donnent plus l'impression d'une capitale internationale que d'une ville américaine.
Le restaurant est donc sur un coin de rue. C'est écrit "DINER" à l'extérieur, sur la tranche du mur, en lettres fluorescentes orange. On pénètre à l'intérieur, dans une sorte de sas, tout en verre et en aluminium brossé. Droit devant, la caisse, puis un long bar qui part dans la profondeur. A droite de l’entrée et à droite du bar, des tables le long des fenêtres, d’où l’on peut voir la rue à travers les stores.
L’ambiance est calme, les ventilateurs au plafond tournent tranquillement, la lumière est très légèrement tamisée.
Le bar est assez large, on peut s’y asseoir pour dîner, sur des sièges à dossier en faux cuir beige, perchés sur des pôles chromés fixés dans le sol. Derrière le bar il y a une multitude de machines pour faire du café, de la crème chantilly, des jus de fruits. Derrière ces machines, le mur est une mosaïque de petits carreaux oranges et marrons. A côté de ces machines se dressent de petites vitrines réfrigérées pleine de gros gâteaux, cheese cake nature, au chocolat, à la fraise. D’autres gâteaux, plus petits, sont présentés sous des cloches transparentes, à même le bar, à côté de kits individuels constitués de couverts, sel, poivre et sucre, disposés devant chaque siège.
Les serveurs sont tous hispaniques, ils portent tous pantalon noir, chemise blanche et cravate. Ils parlent espagnol entre eux. La clientèle, à cette heure de la nuit, est clairsemée. Un couple de vieux, ils portent tous les deux des bérets noirs et des Kway rouges. Un couple plus jeune, lui porte des lunettes années 50, et elle une grosse coiffure. Deux femmes assez étranges, assises devant de gigantesques part de gâteaux. Quatre jeunes latinos, peut-être un peu éméchés, sont les seuls dont on entend les éclats de voix. Même la télé, qui diffuse du catche, n’émet aucun son, mais l’on peut suivre ce qui se passe car c’est sous-titré en anglais; ce soir c’était «Punk» contre «The Undertaker». Le seul bruit régulier est celui du téléphone mural au bout du bar, près de l’entrée de la cuisine, le restaurant semble prendre de nombreuses commandes à livrer à domicile.
Lorsque l’on quitte le restaurant, le serveur vous donne le talon sur lequel il a pris la commande, on l’apporte à la caisse, tenue par la seule femme du personnel. Vingt dollars pour une grosse salade, une gigantesque part de gâteau, une bière, un ventre plein à craquer.
J’ai passé plus d’une heure dans ce «diner». Dans ce lieu, qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c’est comme si le temps s’était arrêté. C’était très agréable.
lundi 21 septembre 2009
Sur les traces de Dennis Adams
Dennis Adams, que j'avais rencontré avant d'arriver à New York, est en train de terminer le montage de son film pour Evento, la biennale de création urbaine dont le coup d'envoi est prévu le 9 octobre à Bordeaux. Samedi j'ai passé une bonne partie de la journée chez lui pour corriger la traduction française de la voix off; cette traduction sera utilisée pour sous-titrer le film lors de sa diffusion en France.
A la fin de la journée il m'a offert un livre magnifique, relié à la main dans un atelier en Italie, dont il ne reste que quelques exemplaires dans le monde. Le livre est la publication de l'une de ses œuvres; en 1997, Dennis et Laurent Malone marchent sans interruption de Downtown Manhattan jusqu'à l'aéroport de JFK, en passant par Williamsburg Bridge. Ils suivent l'itinéraire le plus direct possible, à travers quartiers, voies rapides et cimetières. Onze heures trente de marche au total. Dennis et Laurent avaient convenu de partager un seul et même appareil photo 35mm, pour réaliser un nombre indéterminé de clichés, se complétant par paires. A tout moment de la marche, chacun était libre de prendre la photo de son choix, passant ensuite l'appareil à l'autre, qui prenait alors une seconde photo dans la direction diamétralement opposée, sans tenir compte de sujet, du cadrage, ni régler le diaph ou faire la mise ou point. Le livre regroupe ainsi 243 paires de photos, dans l'ordre où elles ont été prises.
Les photos furent exposées à Beaubourg, au MoMA, et dans biens d'autres lieux.
Hier dimanche, le ciel était totalement dégagé, la lumière claire et contrastée. J'ai fait une longue marche de près de deux heures, et me suis inspiré du travail de Dennis. Je suis parti du même lieu à Manhattan, j'ai traversé le Williamsburg Bridge, ensuite j'ai pris un autre chemin, montant vers le nord de Brooklyn, en prenant Driggs Avenue, puis Manhattan Avenue. Le point d'arrivée était la station de métro Greenpoint Avenue, où j'ai appelé mon ami Emile qui habite dans ce quartier.
C'était ma première sortie de Manhattan depuis que je me suis installé dans cet appartement du East Village. Je ne m'étais d'ailleurs pas aperçu que je venais de passer trois semaines sur l'île.
J'ai donc fait des photos tout au long de cette marche, en gardant la même focale, et le même axe, c'est à dire ce que j'avais droit devant moi. Je ne suis pas du tout sûr que le résultat ait un quelconque intérêt mais c'était super de faire cette expérience. C'était particulièrement agréable de prendre des photos en suivant un principe simple, sans la contrainte de la recherche d'un cadre ou d'un sujet.
Voici le lien pour visionner ces photos.
Et voici l'une des premières photos du livre de Dennis (c'est une photo de la photo), j'ai commencé là ma propre marche, à l'angle de Delancey Sreet et de Ludlow Street.
Dans les articles précédents, d'autres photos prises au cours de la journée d'hier.
A la fin de la journée il m'a offert un livre magnifique, relié à la main dans un atelier en Italie, dont il ne reste que quelques exemplaires dans le monde. Le livre est la publication de l'une de ses œuvres; en 1997, Dennis et Laurent Malone marchent sans interruption de Downtown Manhattan jusqu'à l'aéroport de JFK, en passant par Williamsburg Bridge. Ils suivent l'itinéraire le plus direct possible, à travers quartiers, voies rapides et cimetières. Onze heures trente de marche au total. Dennis et Laurent avaient convenu de partager un seul et même appareil photo 35mm, pour réaliser un nombre indéterminé de clichés, se complétant par paires. A tout moment de la marche, chacun était libre de prendre la photo de son choix, passant ensuite l'appareil à l'autre, qui prenait alors une seconde photo dans la direction diamétralement opposée, sans tenir compte de sujet, du cadrage, ni régler le diaph ou faire la mise ou point. Le livre regroupe ainsi 243 paires de photos, dans l'ordre où elles ont été prises.
Les photos furent exposées à Beaubourg, au MoMA, et dans biens d'autres lieux.
Hier dimanche, le ciel était totalement dégagé, la lumière claire et contrastée. J'ai fait une longue marche de près de deux heures, et me suis inspiré du travail de Dennis. Je suis parti du même lieu à Manhattan, j'ai traversé le Williamsburg Bridge, ensuite j'ai pris un autre chemin, montant vers le nord de Brooklyn, en prenant Driggs Avenue, puis Manhattan Avenue. Le point d'arrivée était la station de métro Greenpoint Avenue, où j'ai appelé mon ami Emile qui habite dans ce quartier.
C'était ma première sortie de Manhattan depuis que je me suis installé dans cet appartement du East Village. Je ne m'étais d'ailleurs pas aperçu que je venais de passer trois semaines sur l'île.
J'ai donc fait des photos tout au long de cette marche, en gardant la même focale, et le même axe, c'est à dire ce que j'avais droit devant moi. Je ne suis pas du tout sûr que le résultat ait un quelconque intérêt mais c'était super de faire cette expérience. C'était particulièrement agréable de prendre des photos en suivant un principe simple, sans la contrainte de la recherche d'un cadre ou d'un sujet.
Voici le lien pour visionner ces photos.
Et voici l'une des premières photos du livre de Dennis (c'est une photo de la photo), j'ai commencé là ma propre marche, à l'angle de Delancey Sreet et de Ludlow Street.
Dans les articles précédents, d'autres photos prises au cours de la journée d'hier.
dimanche 20 septembre 2009
vendredi 18 septembre 2009
Ronnie Foster - Mystic Brew
Quel morceau! Ça date du début des années 70. Samplé 20 ans plus tard par A Tribe Called Quest, avec Electric Relaxation, j'avais publié le clip l'an dernier. Avec la découverte, il y a trois semaines, du groupe Nice and Smooth — et j'ai croisé l'un des chanteurs mardi dans un parking — un projet sur le Hip-Hop new-yorkais se dessine. Je vais essayer d'aller voir Q-Tip, l'ancien leader d'ATCQ, il anime des soirées à partir de ce vendredi à la Santos Party House, c'est pas loin.
jeudi 17 septembre 2009
Julian Casablancas - The Strokes
Julian Casablancas, l'un des chanteurs de ce morceau, est le leader du groupe The Strokes. Il prépare actuellement son prochain album, en solo cette fois. Ce soir il est à nouveau chez moi, il passe régulièrement pour travailler avec mon coloc, graphiste et réalisateur de clips. Ils sont en train de créer la pochette de l'album, dont la sortie est prévue le 20 octobre.
Du coup j'écoute sa musique.
Il y ce morceau des Strokes que j'aime beaucoup, dont l'intégration sur les sites est désactivée, The end has no end.
Et voici le premier clip du groupe réalisé mon coloc, Warren:
lundi 14 septembre 2009
La sieste à Central Park
Asian food
vendredi 11 septembre 2009
It's all happening
11 septembre. Huit ans jour pour jour depuis l'attaque sur les tours jumelles du World Trade Center. Tous les médias américains sont mobilisés pour la commémoration. J'irai peut-être faire un tour ce soir, à Brooklyn, pour voir depuis l'autre rive les tours de lumières, allumées tous les soirs depuis le début du mois de septembre, en lieu et place des buildings originaux.
Il pleut ce matin, sans discontinuer, mais depuis la première fois depuis mon arrivée. Le temps idéal pour faire une pause.
La semaine a été particulièrement riche. Après avoir pris mes marques dans l'appartement et dans le quartier, j'ai commencé à appeler dans tous les sens pour rencontrer ceux qui seraient susceptibles de m'aider dans mes recherches professionnelles.
Hier matin à 9 heures j'avais rendez-vous sur la 30ème rue pour rencontrer une productrice de documentaires installée ici depuis plus de vingt ans. J'étais recommandé par une amie à elle, la productrice de "Section de Recherches". Elle a été très encourageante. Nous avons ciblé au mieux les domaines dans lesquels je serais le plus à même d'intéresser les gens ici. Il y a peut-être une possibilité avec un producteur qu'elle connaît, qui prépare un film sur l'histoire du documentaire en Europe.
Début septembre à New York, c'est aussi le moment de tous les vernissages dans les galeries, les musées, certaines boutiques de luxe. Mercredi soir mon ami Emile, il est photographe et vit ici depuis trois ans, m'a emmené dans l'un de ces "openings". C'était dans une galerie de la 75ème rue, Upper East Side. Les photos d'Allen Frame étaient éblouissantes (voir article précédent). Emile m'a présenté à quelques personnes. J'ai pu évoquer les Rencontres d'Arles avec un responsable de l'ICP (International Center for Photography); il m'a demandé quels photographes j'avais aimé. J'en ai cité trois. Et voilà qu'il me dit, "le troisième, il est juste derrière toi, je vais te le présenter". Il s'agissait de Jean-Christian Bourcart (voir mon article sur Arles publié mi-août). Je commence donc à discuter avec ce photographe, français. Il me parle d'un projet de long-métrage, un thriller avec Elodie Bouchez dans le milieu de l'art new-yorkais, pour lequel il cherche un producteur exécutif.
J'ai du traduire mon CV en anglais un peu en urgence, je n'y avais pas encore songé, pour une des productions, britannique, du projet. Je suis dans l'attente de nouvelles. Même si ça ne donne rien, je reste pour le moins impressionné qu'une telle rencontre puisse avoir lieu.
Hier j'ai revu aussi Dennis Adams, l'artiste avec lequel j'avais travaillé en juillet à Bordeaux. Son film, "Spill", n'est pas encore achevé. J'ai vu sur le site de LibéBordeaux que la passerelle de Kawamata, autre évènement d'Evento, venait d'être installée aux Quinconces. La semaine prochaine je reverrai encore Dennis et son monteur, je dois lire la traduction française du texte accompagnant le film, avant qu'ils ne commencent le sous-titrage. Hier soir Dennis m'a emmené boire des bières dans un vieux bar de son quartier, Tribeca. Je crois que c'est le quartier de Manhattan qui m'inspire le plus.
Il pleut ce matin, sans discontinuer, mais depuis la première fois depuis mon arrivée. Le temps idéal pour faire une pause.
La semaine a été particulièrement riche. Après avoir pris mes marques dans l'appartement et dans le quartier, j'ai commencé à appeler dans tous les sens pour rencontrer ceux qui seraient susceptibles de m'aider dans mes recherches professionnelles.
Hier matin à 9 heures j'avais rendez-vous sur la 30ème rue pour rencontrer une productrice de documentaires installée ici depuis plus de vingt ans. J'étais recommandé par une amie à elle, la productrice de "Section de Recherches". Elle a été très encourageante. Nous avons ciblé au mieux les domaines dans lesquels je serais le plus à même d'intéresser les gens ici. Il y a peut-être une possibilité avec un producteur qu'elle connaît, qui prépare un film sur l'histoire du documentaire en Europe.
Début septembre à New York, c'est aussi le moment de tous les vernissages dans les galeries, les musées, certaines boutiques de luxe. Mercredi soir mon ami Emile, il est photographe et vit ici depuis trois ans, m'a emmené dans l'un de ces "openings". C'était dans une galerie de la 75ème rue, Upper East Side. Les photos d'Allen Frame étaient éblouissantes (voir article précédent). Emile m'a présenté à quelques personnes. J'ai pu évoquer les Rencontres d'Arles avec un responsable de l'ICP (International Center for Photography); il m'a demandé quels photographes j'avais aimé. J'en ai cité trois. Et voilà qu'il me dit, "le troisième, il est juste derrière toi, je vais te le présenter". Il s'agissait de Jean-Christian Bourcart (voir mon article sur Arles publié mi-août). Je commence donc à discuter avec ce photographe, français. Il me parle d'un projet de long-métrage, un thriller avec Elodie Bouchez dans le milieu de l'art new-yorkais, pour lequel il cherche un producteur exécutif.
J'ai du traduire mon CV en anglais un peu en urgence, je n'y avais pas encore songé, pour une des productions, britannique, du projet. Je suis dans l'attente de nouvelles. Même si ça ne donne rien, je reste pour le moins impressionné qu'une telle rencontre puisse avoir lieu.
Hier j'ai revu aussi Dennis Adams, l'artiste avec lequel j'avais travaillé en juillet à Bordeaux. Son film, "Spill", n'est pas encore achevé. J'ai vu sur le site de LibéBordeaux que la passerelle de Kawamata, autre évènement d'Evento, venait d'être installée aux Quinconces. La semaine prochaine je reverrai encore Dennis et son monteur, je dois lire la traduction française du texte accompagnant le film, avant qu'ils ne commencent le sous-titrage. Hier soir Dennis m'a emmené boire des bières dans un vieux bar de son quartier, Tribeca. Je crois que c'est le quartier de Manhattan qui m'inspire le plus.
Allen Frame's Opening
mardi 8 septembre 2009
lundi 7 septembre 2009
David Goldblatt at the New Museum
Le New Museum est un musée d'art contemporain, à vingt minutes à pied de mon appart. J'y ai découvert cet après midi ce photographe documentaire sud-africain.
J'ai beaucoup aimé les plans très larges, dont le premier plan, en bas du cadre, met l'accent sur un élément précis; le regard se concentre d'abord sur ce qui est proche pour s'évader ensuite dans la profondeur du champs. Une vision à plusieurs échelles dans chaque photo. Evidemment ça donne mieux en vrai, les tirages sont très grands.
Remains of long-drop lavatories built for the 'closer settlement camp' of Frankfort, Eastern Cape. 22 February 2006.
Squatter camp of foreign nationals between the N1 and railway property at Woodstock. Cape Town. 22 August 2006.
J'ai beaucoup aimé les plans très larges, dont le premier plan, en bas du cadre, met l'accent sur un élément précis; le regard se concentre d'abord sur ce qui est proche pour s'évader ensuite dans la profondeur du champs. Une vision à plusieurs échelles dans chaque photo. Evidemment ça donne mieux en vrai, les tirages sont très grands.
dimanche 6 septembre 2009
Je m'installe
Ça fait longtemps que je n'ai pas utilisé ce blog pour dire des choses personnelles, mais je suis à New York, voici donc quelques nouvelles.
Je suis arrivé voici deux semaines et trois jours. Je n'ai pas beaucoup écrit, ni pris beaucoup de photos, je n'ai pas eu le temps.
En arrivant je n'ai pas supporté les changements brutaux de températures que l'on rencontre ici. Il faisait très chaud, près de 35°, mais les américains sont fans, et c'est peu dire, de climatisation. Le pire c'est dans le métro; au bout de quelques minutes de marche au dehors, on ruisselle, pour s'engouffrer ensuite dans des rames beaucoup trop fraiches, soufflant de l'air glacé; quand on est en sueur c'est formidable. Une sinusite carabinée a donc accompagné mes premiers jours ici.
Puis mon père et mon frère sont arrivés. Mon père a eu 70 ans cette année, ce voyage était son cadeau, et c'était une occasion pour nous trois de passer ce temps ensemble. Nous avons fait énormément de choses. Des musées, des concerts, une comédie musicale à Broadway, un festival de jazz en plein air à Harlem, de longues marches dans la ville, un tour de toute l'île de Manhattan en bateau. Quelques sorties nocturnes aussi avec mon frère; nous avons posé quelques jalons dans des bars du Lower East Side, l'un des quartiers de Manhattan qui bouge le plus.
Au cours de ces dix jours en famille, je n'ai pas beaucoup avancé sur les raisons de mon séjour ici. J'ai donc décidé de le prolonger, et de prendre un appart en sous-location. On en trouve plein sur Craigslist, pour toutes les durées imaginables.
Cet après-midi, alors que depuis mon arrivée je logeais chez une amie à Brooklyn, j'ai quitté le confort de cette situation pour m'insérer un peu plus dans la vie new-yorkaise. Maintenant tout reste à faire, je dois rencontrer différents producteurs, réfléchir à des projets de photos, trouver la meilleure chose à faire pour moi ici, entre ce que je désire et ce qui possible. L'objectif étant bien de rester dans le domaine de l'image, de trouver un poste stable, vraisemblablement dans la production, un poste qui me donnerait du temps, pour continuer notamment à explorer la photographie.
Rompre avec l'intermittence, me confronter à l'autre, et construire.
L'appartement dans lequel je me suis installé est un duplex, au sud-est de l'East Village, avenue C et 4ème rue pour être précis. Le quartier est formidable, très animé, populaire et branché. J'ai fait un tour tout à l'heure, comme il y a un week-end de trois jours (lundi c'est Labor Day, une sorte de premier mai à l'américaine qui marque définitivement la fin des vacances estivales), toutes sortes de gens étaient dans la rue. Sur Tompkins Square, toute proche, une sorte de festival musical; tout autour de la place, des draps blancs accrochés sur les grilles pour des artistes muraux; dans les rues, des familles, des jeunes, des touristes, des blacks, des hispaniques, des russes; un foisonnement de visages, d'identités, de sons, et de tant d'autres choses, dont je suis encore le spectateur.
L'appartement est dans un immeuble moderne, sur deux niveaux. En bas, trois chambres, une salle de bain, une cuisine. En haut, un living room, donnant sur une terrasse privée, et une autre salle de bain (la mienne). Et à tout à fait en haut de l'immeuble, un "rooftop", une énorme terrasse aménagée avec tables, chaises et fauteuils, où tout le monde fait la fête régulièrement.
Mes deux colocataires sont un graphiste, à Los Angeles pour l'instant, et un gérant de bars. Deux gars qui semblent ne passer ici que pour dormir.
Depuis ce soir j'ai pris toute la mesure de ma présence à New York, de l'ampleur des changements qui m'attendent. Ça sonne toujours aussi juste, et c'est très excitant.
Je suis arrivé voici deux semaines et trois jours. Je n'ai pas beaucoup écrit, ni pris beaucoup de photos, je n'ai pas eu le temps.
En arrivant je n'ai pas supporté les changements brutaux de températures que l'on rencontre ici. Il faisait très chaud, près de 35°, mais les américains sont fans, et c'est peu dire, de climatisation. Le pire c'est dans le métro; au bout de quelques minutes de marche au dehors, on ruisselle, pour s'engouffrer ensuite dans des rames beaucoup trop fraiches, soufflant de l'air glacé; quand on est en sueur c'est formidable. Une sinusite carabinée a donc accompagné mes premiers jours ici.
Puis mon père et mon frère sont arrivés. Mon père a eu 70 ans cette année, ce voyage était son cadeau, et c'était une occasion pour nous trois de passer ce temps ensemble. Nous avons fait énormément de choses. Des musées, des concerts, une comédie musicale à Broadway, un festival de jazz en plein air à Harlem, de longues marches dans la ville, un tour de toute l'île de Manhattan en bateau. Quelques sorties nocturnes aussi avec mon frère; nous avons posé quelques jalons dans des bars du Lower East Side, l'un des quartiers de Manhattan qui bouge le plus.
Au cours de ces dix jours en famille, je n'ai pas beaucoup avancé sur les raisons de mon séjour ici. J'ai donc décidé de le prolonger, et de prendre un appart en sous-location. On en trouve plein sur Craigslist, pour toutes les durées imaginables.
Cet après-midi, alors que depuis mon arrivée je logeais chez une amie à Brooklyn, j'ai quitté le confort de cette situation pour m'insérer un peu plus dans la vie new-yorkaise. Maintenant tout reste à faire, je dois rencontrer différents producteurs, réfléchir à des projets de photos, trouver la meilleure chose à faire pour moi ici, entre ce que je désire et ce qui possible. L'objectif étant bien de rester dans le domaine de l'image, de trouver un poste stable, vraisemblablement dans la production, un poste qui me donnerait du temps, pour continuer notamment à explorer la photographie.
Rompre avec l'intermittence, me confronter à l'autre, et construire.
L'appartement dans lequel je me suis installé est un duplex, au sud-est de l'East Village, avenue C et 4ème rue pour être précis. Le quartier est formidable, très animé, populaire et branché. J'ai fait un tour tout à l'heure, comme il y a un week-end de trois jours (lundi c'est Labor Day, une sorte de premier mai à l'américaine qui marque définitivement la fin des vacances estivales), toutes sortes de gens étaient dans la rue. Sur Tompkins Square, toute proche, une sorte de festival musical; tout autour de la place, des draps blancs accrochés sur les grilles pour des artistes muraux; dans les rues, des familles, des jeunes, des touristes, des blacks, des hispaniques, des russes; un foisonnement de visages, d'identités, de sons, et de tant d'autres choses, dont je suis encore le spectateur.
L'appartement est dans un immeuble moderne, sur deux niveaux. En bas, trois chambres, une salle de bain, une cuisine. En haut, un living room, donnant sur une terrasse privée, et une autre salle de bain (la mienne). Et à tout à fait en haut de l'immeuble, un "rooftop", une énorme terrasse aménagée avec tables, chaises et fauteuils, où tout le monde fait la fête régulièrement.
Mes deux colocataires sont un graphiste, à Los Angeles pour l'instant, et un gérant de bars. Deux gars qui semblent ne passer ici que pour dormir.
Depuis ce soir j'ai pris toute la mesure de ma présence à New York, de l'ampleur des changements qui m'attendent. Ça sonne toujours aussi juste, et c'est très excitant.
mercredi 2 septembre 2009
West Williamsburg
C'est un quartier de Brooklyn. Il y a quelques rues très animées pas loin, avec une population jeune et éclectique.
Ici nous sommes tout près de la rive de l'East River, Manhattan est toute proche de l'autre côté. Je ne sais pas trop pourquoi j'adore ces quartiers urbains assez désertiques, en pleine mutation. Des lieux dont la vie antérieure, industrielle principalement, disparaît, au profit d'une nouvelle occupation. Des lieux chargés d'histoires et en attente d'une nouvelle vie, où le temps présent semble ne pas exister tout à fait.
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