Ça pourrait être un journal intime. Ça pourrait être cet espace créatif, imaginé à l'origine de ce blog, tout au moins un espace qui me permet d'exprimer mon regard sur le monde. Ça pourrait être aussi une illustration du zapping permanent dans lequel je suis plongé, aujourd'hui que je ne travaille pas, que j'alterne sorties, moments calmes chez moi, démarches pour l'achat de la maison, écoute de l'actualité, surf sur Internet... Un zapping assez proche finalement de cette position de consommateur dans laquelle je me trouve de manière générale, comme beaucoup je crois. Il est si facile en effet de consommer, de réfléchir certes, mais de consommer, et de ne pas s'engager fortement dans une voie qui ferait de mon existence une existence qui vaut pour les autres et pour le monde. Peut-être que l'écriture, la réflexion et l'analyse suffisent néanmoins, pour rester conscient et disponible, et pour faire des choix.
En bref la liberté dont je dispose aujourd'hui me plonge un peu dans le flou, mais je souhaite continuer à m'exprimer ici, c'est comme un pari.
Aujourd'hui j'ai eu la confirmation par Meilleurtaux.com d'une offre très intéressante pour mon emprunt immobilier. Je l'ai transmise à ma banque actuelle, je suis enfin en position de négocier face à elle, et c'est une grande satisfaction. C'était loin d'être gagné, la crise que j'évoquais ici même voici quelques jours prend de l'ampleur, la bourse est en déroute, les valeurs bancaires plongent, et les banques sont encore plus frileuses.
Encore quelques jours néanmoins et je pourrai choisir ou pas de rester avec ma banque, et lancer enfin la demande définitive d'emprunt. Cette fois je vais pouvoir donner mon préavis pour la maison que je loue actuellement et commencer les cartons. J'ai déjà entamé le boulot, la première étape du déménagement c'est de déterrer les plantes de mon jardin! Un acte plein de sens pour moi. Une nouvelle maison c'est aussi un nouveau jardin.
Dans l'actualité ce sont deux décès et un anniversaire qui retiennent mon attention.
Louis de Cazenave, l'un des deux derniers poilus, est mort la semaine dernière. Maintenant il ne reste plus qu'un seul survivant de la première guerre mondiale.
Je m'interroge sur le symbole que représente la mort de cette homme. Un symbole de l'Histoire, mais d'une histoire de plus en plus lointaine, et un symbole de la guerre, toujours actuelle. C'est aussi, à nouveau, l'histoire d'un individu qui s'efface, devant le symbole qu'il représente. Un homme dont on ne sait rien, hormis sa qualité d'ancien soldat et d'ultime survivant.

Heath Ledger, l'acteur australien qui joua l'un des deux cows boys de "Brokeback Mountain", a été retrouvé mort dans son appartement new-yorkais. Il était nu, il y avait des médicaments près de son lit.
Il avait 28 ans.
Je passe sur les images trouvées sur Internet montrant des dizaines de photographes massés en bas de son immeuble hier soir, et du spectacle de sa dépouille chargée sous les flashs dans un camion mortuaire.
Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, Ennis et Jack, m'avaient transporté dans le film d'Ang Lee. Leur beauté et l'impossibilité de leur amour était d'un romantisme tragique.

Quelques destins s'entrechoquent ainsi dans les journaux et le fossé qui les sépare me laisse perplexe.
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