jeudi 14 février 2008

Quelques échos du Grand Meeting à la Mutualité

Par Geneviève Cloutour-Monribot

Pour manifester leur combat face à la dictature des nombres et de l’évaluation quantitative, environ mille personnes se sont retrouvées à la Mutualité les 9 et 10 février. Les nombreuses interventions sont venues soutenir des positions fortes face à l’idéologie de l’évaluation et à la normalisation généralisée que nous promet le cognitivisme.

L’éradication de l’enseignement de la psychologie clinique et de la psychanalyse dans les universités, la mise au pas de la recherche au service de l’économie et de la société, la clinique de la prédiction génétique, la loi de présomption de dangerosité, votée le 4 février, les nouveaux calculs pour obtenir le partenaire idéal, autant de faits dont les mécanismes ont été mis au jour, par des abords divers. L’aspect très inquiétant de la nouvelle forme de civilisation qu’apporte le cognitivisme y apparaît clairement. Dans chacun de ces domaines, le chiffre, les statistiques diverses, les enquêtes de satisfaction, sont là pour calculer l’incalculable, éradiquer l’inattendu, écraser le vivant, tuer le sujet. Retenons alors, de l’intervention de Jean-Claude Milner, combien la figure imaginaire d’une science idéale voudrait rendre l’étrange, la souffrance et le complexe aussi simple et facile qu’un réflexe pavlovien.

Le succès de ce meeting montre bien notre détermination à combattre ce qui fait à la fois le système et l’idéologie de l’évaluation, prometteurs d’un monde lisse où le meilleur sera le pire.

Aucun commentaire: