dimanche 27 avril 2008

vendredi 25 avril 2008

Central Park


Grand Central


Nuits new-yorkaises

2h30. Trajet en taxi depuis East-Village, sur le Manhattan Bridge, jusqu'à mon quartier, Brooklyn Heights. L'ivresse new-yorkaise est à son comble. Je viens d'appeler la France, qui se lève et va au travail.
Les nuits new-yorkaises sont autant de voyages à travers le monde.
Une soirée avec des juifs de Brooklyn qui célèbrent Pesach. Une nuit dans un bar de de la 12ème rue, une jeune asiatique à moitié nue joue du violon amplifié sur fond de musique électronique. Une autre nuit dans Greenwich village, avec l'équipe du film, au Fat Cat, Christopher Street, bar en zinc, fauteuils, une petit concert de jazz, des tables de billard et de ping-pong, de la bière, des pizzas géantes du magasin d'en face, Amine, le perchman, a quelques surprises. Le lendemain soir, rendez-vous à Chinatown, c'est l'anniversaire d'une française de New York; Isild le Besco fait une apparition, un artiste très en vue nous parle de Yoko Ono, et je rentre un peu bourré, Bunny finit en catastrophe un rapport sur le divorce de l'héritière d'une des plus grande fortune du pays avant de s'envoler pour Israël.
Ce soir, un vernissage dans une galerie de midtown west, un diner, avec Yane, de la commission du film d'Aquitaine, de passage à New York. Je rejoins ensuite Nico, avenue C, à l'est, au Babel, une jeune femme syrienne se livre à une danse du ventre, les clients jettent des dollars à ses pieds. Nico s'en va, je reste avec Julia, qui ne cesse de crier "do you like New York?", "I'm in love in New York!". Et le chauffeur du taxi, c'est une jeune gars, il vient du Népal, il est à New York depuis quelques mois, sa femme lui manque, il espère qu'elle va bientôt le rejoindre, il se perd un peu avant de me déposer, quand je sors de la voiture, nous nous serrons la main très fort.
Je vais dormir.

mercredi 23 avril 2008

Soho



Suspendu entre Brooklyn et Manhattan

It's a wrap!

Le tournage du court-métrage "Boris Boris" produit par Château Rouge et réalisé par les frères Igosta, s'est terminé hier. Aujourd'hui avec Laura, la directrice de production, j'ai récupéré les rushes développés, renvoyé une partie du matériel en France, fait les comptes. Les réalisateurs sont très enthousiastes, la production est rassurée. Ma carrière de régisseur new-yorkais est lancée!
Je crois que le tournage a coûté encore moins cher que prévu. Le cours du dollars est très à notre avantage, et le coût des prestataires est bien plus bas qu'en France (pellicule, laboratoire, matériel caméra, autorisations, etc...). A New York, c'est fou comme tout est mis en place pour favoriser les tournages et soutenir les productions.
L'équipe new-yorkaise, composée essentiellement d'étudiants de l'ESRA (une école française de cinéma), a aussi été très efficace.

Tout au long du tournage, je n'ai pu m'empêcher de m'évader régulièrement. Sur le décor du cimetière à Brooklyn, la vue des buildings de Manhattan était le rappel constant de notre présence à New York. J'ai adoré conduire sur les avenues et les rues de la ville. New York sollicite l'attention, sans cesse, de façon très forte. Dans certains quartiers néanmoins, aux abords du centre de Manhattan, les moments de répit et de calme sont possibles, notamment quand l'air marin parfois se fait sentir, quand l'architecture redevient un peu moins portée vers les hauteurs, quand les arbres, tous en fleurs en cette saison, sont plus nombreux.

Ce soir, malgré les dernières nuits très courtes, je vais rejoindre certains membres de l'équipe au Clandestino, un bar à Chinatown. En trois jours seulement, parce que nous sommes tous tellement heureux d'être ici, nous avons déjà le sentiment de partager quelque chose de précieux.

Bunny, la new-yorkaise qui me loge, part demain en Israël, et me laisse son duplex. La semaine dernière, avant le tournage, elle m'a invité dans un grand dîner organisé par des amis à elle à l'occasion du début d'une grande fête juive, Pesach. Alors que j'avais passé la journée précédente avec le père des réalisateurs (qui s'est avéré être le président de la Chambre de Commerce du Kazakhstan aux Etats-Unis), plongé dans le quartier russe de Brighton Beach, avec Bunny c'était encore tout autre chose.
L'identité de chaque communauté est ici très marquée, chacune semble évoluer dans un cadre bien défini, mais toutes vivent dans la même ville et sont marquées par cette réalité commune. New York semble l'emporter. C'est particulièrement évident dans le métro.

Photos du tournage dans le lien ci-contre.

vendredi 18 avril 2008

You got it!

Angle 6ème avenue, 8ème rue. Il est midi.
La préparation du tournage s'achève. Je récupère une bagnole dans une heure puis je file à l'aéroport pour prendre en charge l'équipe qui arrive de Paris.
Je suis épuisé. J'ai fait des navettes dans tous les sens, entre Brooklyn et Manhattan. J'ai tous les décors, l'autorisation de la Mairie de New York, le matériel, une assurance, des véhicules de jeu, etc...
La hauteur des buildings, le monde dans les rues à chaque heure du jour et de la nuit, le bruit du métro, la diversité des visages, l'accent américain, tout cela m'amène souvent à la limite de l'ivresse.
Pourtant être ici à New York, c'est comme une évidence.

mercredi 16 avril 2008

Une journée à Brooklyn

Cet après-midi, dans le sud de Brooklyn, je sors du cimetière de Green-Wood, cimetière historique de New York, où je viens de faire un repérage pour le tournage de ce court-métrage que je prépare depuis bientôt trois semaines.
Le père des réalisateurs, les deux frères franco-russes, me récupère ensuite à l'entrée du cimetière. C'est un homme d'une cinquantaine d'année, assez petit, moustachu, mais très classe. Il conduit un 4x4 noir gigantesque; le véhicule fait près de 10 mètres de long, vitres teintées, sièges en cuir gris clair, il y a des caméras sur les pare-chocs pour les manœuvres, des indications en cristaux liquides dans le rétroviseur central pour la position géographique de la voiture. L'homme m'amène sur les autres décors choisis sur photos par les réalisateurs depuis la France. Il me dit qu'il travaille dans la construction, sa fortune paraît considérable. Fait-il partie de la mafia?!
Nous fonçons dans Brooklyn. Son téléphone sonne tout le temps; il parle russe, très vite, ses interlocuteurs de même, j'entends tout très fort, il doit y avoir au moins 6 haut-parleurs dans la voiture pour le téléphone, mais bien sûr je ne comprends pas un mot. J'ai l'impression d'être plongé à mon tour dans un film, et je pense au dernier long métrage de Cronenberg.
Nous arrivons sur le dernier décor. Une maison dans une rue. Ici il connaît tout le monde, il me fait comprendre que je n'ai pas trop besoin d'insister auprès de la mairie demain pour obtenir la réservation de places de stationnement dans la rue, il parlera à ses amis!
Puis il me dépose près d'une station de métro et je prends un métro aérien pour rejoindre le nord du Brooklyn où je loge. Le trajet est assez long. Les voies sont très élevées, sur des passerelles en fer rouge, je vois tout Brooklyn, et par endroits des vues à couper le souffle du sud de Manhattan; le ciel est d'un bleu profond, le soleil tombe, ça tourbillonne dans ma tête, je suis ébahi, transporté. Cette ville est magique.
Demain j'ai rendez-vous à 11 heures au bureau des autorisations de tournage de la mairie de New York, sur Broadway. Le reste de l'équipe française arrive dans trois jours.

Repérage en 4x4

Repérage de Green-Wood, avec les assistants new-yorkais et le chef jardinier du cimetière.

mardi 15 avril 2008

Une ville presque familière


1st Avenue

Subway - Prince Street

East Village Flat

Brooklyn - Atlantic Avenue

dimanche 13 avril 2008

New York H-22

Je suis à Paris, chez Péné et Nico, qui ne sont pas là. L'appart est sans dessus dessous, ils déménagent dans 15 jours, ce qui accentue mon impression d'être entre deux, entre la France et les Etats-Unis, entre ce que je connais et ce que je connais beaucoup moins. Je n'arrive décidément pas à réaliser que je vais arriver à New York dans quelques heures. Tout le travail que j'ai effectué ces deux dernières semaines pour le tournage à Brooklyn ressemble tout de même à celui que je fais pour des films à Bordeaux. Mais c'est bien là bas que ça va se passer. C'est idiot, mais c'est étrange de traverser l'Atlantique pour travailler.
Le monde devient plus petit. Encore plus à ma portée.
J'ai récupéré mon passeport tout à l'heure, l'ambassade l'avait envoyé à la production, avec le visa. La surprise c'est que c'est un visa valable 5 ans. Et puis il y quelques minutes, en ouvrant ma valise, et pourtant je suis en plein Paris, une coccinelle se baladait sur la fermeture. Difficile de ne pas y voir des signes!

samedi 12 avril 2008

vendredi 11 avril 2008

jeudi 10 avril 2008

La culture est une mission d'Etat

Je viens de participer à l'assemblée générale d'Aquitaine Image Cinéma, agence culturelle du Conseil Régional d'Aquitaine, commission du film, membre de l'association Film France.
C'est un évènement qui a lieu deux fois par an environ, l'occasion de faire le point sur les missions de l'AIC: accueil des tournages, organisation des réunions des comités de lecture pour le fond de soutien régional, formation, diffusion, relations avec les professionnels, avec les commission du film départementales, etc...
Je suis membre de cette AG depuis deux ans, à titre personnel, en tant que régisseur. Lorsque j'avais quitté l'association Têtes à Clap, avec laquelle j'avais notamment produit des courts-métrages, je voulais conserver un lien avec les institutions, les producteurs et les auteurs. C'est passionnant de suivre et de participer à la politique culturelle d'une Région, et faire partie de l'assemblée générale de l'AIC est aussi le moyen de représenter les techniciens locaux.
Aujourd'hui, c'était une séance plutôt calme. Mais j'en dis quelques mots car des interventions ont souligné les menaces qui pèsent sur la culture, depuis que Sarkozy est au pouvoir. Un intervenant du Lot et Garonne a indiqué une baisse de certains crédits attribués par l'Etat aux DRAC (directions régionales des affaires culturelles). Françoise Cartron, vice-présidente du Conseil Régional d'Aquitaine, chargée de la culture, nous a informé que le budget alloué aux accompagnements culturels de la politique de la Ville était carrément supprimé. Elle nous disait que les Régions, socialistes, étaient alors forcées de compenser ces crédits, pour qu'un grand nombre d'acteurs culturels ne disparaissent pas. Des faits qui sont aujourd'hui denoncés par le gouvernement, accusant les Régions socialistes d'être trop dépensières.
Pourtant, c'est ce que disait l'intervenant du Lot et Garonne, la culture ne doit pas tomber dans les seules mains des collectivités territoriales ou des privés. La culture pour tous ce n'est pas un luxe, c'est une exigence, au même titre que l'éducation, c'est bel et bien une mission de l'Etat.
Nous n'en sommes pas encore à la suppression du Ministère de la Culture, mais c'est, de l'avis général de notre assemblée aujourd'hui, et au vu de ces premiers désengagements, une éventualité.

mercredi 9 avril 2008

mardi 8 avril 2008

Running


Je viens de rentrer de Paris où j'ai passé un peu plus de 24 heures pour continuer la préparation du court métrage à New York. Ce matin nous avions rendez-vous à l'ambassade de Etats-Unis, pour deposer notre demande de visa temporaire de travail. Il a fallu que je laisse mon ordinateur dans une épicerie à 500m de l'ambassade, pas possible d'entrer avec, et nous avons attendu 3 heures avant de passer les uns après les autres devant un agent qui vérifiait les formulaires et les papiers demandés. Les Etats-Unis connaissent tout maintenant de ma vie: là où j'ai fait mes études, tous les voyages que j'ai fait depuis 10 ans, mes derniers employeurs, mes revenus, etc...

C'est assez curieux de faire une préparation de tournage sans avoir vu les décors, et sans maîtriser tous les rouages administratifs du pays. Les différents interlocuteurs sur place sont très chaleureux, voire familiers, mais sont extrêmement pointilleux.
A ce jour je ne réalise toujours pas que je vais à New York pour y travailler, ça reste un lieu mythique, malgré mon séjour là bas en septembre dernier. Ça va être une expérience formidable.
J'ai maintenant quelques jours pour profiter du printemps à Bordeaux, avant de repartir à Paris en fin de semaine pour le vol à New York.

samedi 5 avril 2008

mercredi 2 avril 2008