samedi 27 décembre 2008

mercredi 24 décembre 2008

mardi 23 décembre 2008

The End

L'avion est dans trois heures.
J'ai à nouveau sillonné Manhattan aujourd'hui, malgré un vent glacial. J'ai la tête pleine d'images.
J'ai passé un moment avec un autre ami français qui vit ici. Il travaille au "Camera Club of New York". J'ai fait de nombreuses photos durant ce séjour, dans des contextes très différents. J'ai vu pas mal d'expositions ici à New York. Je réfléchis à tout cela de plus en plus. A l'issue du voyage, je comprend que faire de la photo, ce n'est ni voir ni montrer, mais regarder et raconter. Cela je ne parviens à le faire que très rarement. C'est assez simple comme définition mais je ne l'avais jamais saisi à ce point.
L'Amérique d'Obama est prometteuse je crois. Je serai bientôt de retour ici.

lundi 22 décembre 2008

Dumbo neighborhood


My fate in New York

Il est 22H30. Je viens de rentrer à Brooklyn.
Hier soir après la fête de Bunny, je suis allé à Manhattan pour retrouver un ami de Bordeaux qui termine son stage à la commission du film de l'Etat de New York. Le rendez-vous a lieu dans un bar-club sur le Lower East Side, "La Caverna". Son coloc Will est là, il est écossais. Emun, un ami à lui, est là aussi. On discute pas mal. Il me dit qu'il est acteur, qu'il joue en ce moment à Brooklyn dans une pièce du National Theatre of Scotland. Il m'invite à venir le voir jouer, pour la dernière représentation d'un spectacle en tournée dans le monde entier depuis deux ans et demi, "Black Watch".
Ce matin quand je raconte cela à Bunny elle me dit qu'elle a vu la pièce en juin, c'est l'un des spectacles qui a eu le plus de succès cette année à New York, et toutes les représentations se jouent à guichet fermé depuis des semaines. J'envoie un texto à Emun, pour répondre tardivement à son invitation. Pas de réponse.
Je part ensuite en ballade à Dumbo, le quartier de Brooklyn situé en dessous des ponts de Brooklyn et Manhattan. Un quartier très branché, composé d'anciens hangars, retapés en boutiques, bars, lofts, bureaux d'architectes et de designers. Le soleil venait de faire une apparition, c'était la tombée du jour, la lumière était très belle.
La salle où se joue "Black Watch" est dans le quartier. Au détour d'une rue, je tombe sur Emun, il sortait de la première représentation de la journée, il fumait une cigarette. Il appelle le bureau du théâtre, et parvient à me mettre sur la "waiting list" des invités, mais la responsable lui dit que j'ai peu de chances de rentrer.
Je me pointe une demie heure avant. J'attends avec d'autres inscrits sur cette liste. Au dernier moment, une fille vient me chercher et me fait asseoir à l'une des meilleures places de la salle!
La scénographie de la salle est exceptionnelle. C'est un immense cube noir. La scène est un long rectangle au centre, le public est assis sur des gradins, situés des deux côtés longs du rectangle. C'est comme une arène ouverte, avec deux entrées pour les comédiens. Les premiers rangs sont aux bords mêmes du rectangle, tout près des acteurs.
Black Watch est une pièce sur un régiment militaire écossais et retrace l'histoire de dix jeunes hommes envoyés en Irak. Il y avait aussi du chant et des chorégraphies. C'était spectaculaire et très émouvant.

Ce nouveau séjour aux Etats-Unis est depuis le début marqué par ce type de rencontres et d'évènements. Je n'ai plus beaucoup de doutes sur le fait que j'ai quelque chose à faire ici.
Demain, c'est mon dernier jour à New York.

dimanche 21 décembre 2008

vendredi 19 décembre 2008

Live from Prince Street

Il a neigé pendant plusieurs heures ce matin, avant qu'il ne fasse moins froid, maintenant Manhattan est couverte d'une gelée sale et glissante. Il règne une espèce de chaos festif dans la ville, les sirènes sont plus nombreuses, les gens encombrés de leurs courses de noël ont une marche incertaine, quand ils ne se cassent pas la gueule. Une armada de petits véhicules tentent de rendre chaussées et trottoirs praticables et les monticules de neige amassés ça et là font ressortir les couleurs.
Je suis dans mon coffee shop préféré, au sud de la ville, près de Broadway. La raison pour laquelle je viens dans ce café n'est pas là ce soir, je reviendrai demain.
Ce matin j'ai aidé Bunny à préparer sa grande fête annuelle, c'est demain. On a fait des courses, j'ai eu l'occasion de découvrir l'extraordinaire diversité des produits proposés à New York.
Depuis hier je tente à nouveau quelques portraits; c'est quelque chose que j'ai vu hier au MoMA qui a grandit encore mon désir de faire de la photo. "The ballad of sexual dependency" de Nan Goldin est un diaporama de 690 photos prises entre 1975 et 1985. Des portraits de l'entourage de l'artiste. C'est moche et beau à la fois, c'est un formidable document sur la contre-culture new-yorkaise à cette époque.
Le portrait comme language.
La question du regard du photographe sur son personnage, un regard qui diffère et qui dit tout autre chose si le sujet regarde ou non l'objectif.
La photographie comme expérience artistitique et documentaire.

Julia - Brooklyn


Christmas Tree


Magic MoMA



Sarah - NBC offices, Rockefeller Center


jeudi 18 décembre 2008

Retour à New York

J'ai quitté l'Arizona très tôt ce matin. Les orages du Pacifique avaient pris trop de place. J'étais assez triste de quitter "the west". C'était bien l'Amérique.
Quelques heures de vols et je suis de retour à New York, capitale internationale. J'ai parcouru la ville d'Ouest en Est cet après-midi, histoire de renouer avec la foule, le bruit, les lumières et les paillettes, et tout un autre champs de désirs.
Je reviendrai sur mon séjour là bas, notamment sur ce qu'il m'a appris des bouleversements que sont en train de vivre les Etats-Unis.
J'ai quelques jours devant moi pour profiter de la ville.

Barack Obama sera officiellement le nouveau Président dans 33 jours. Les préparatifs d'un "Inauguration day" historique sont dans tous les médias.
Ici, un pan de mur de la 22ème rue.

mardi 16 décembre 2008

Bloqué sous la neige

Je suis toujours à Flagstaff. La ville se réveille sous près d'un mètre de neige, il neige sans discontinuer depuis hier soir, je ne peux même pas mettre le nez dehors et prendre des photos. Je ne pourrai donc pas voir le Grand Canyon.
Pour l'instant ma voiture est bloquée. Des véhicules ont commencé à déneiger les chaussées et les trottoirs, et j'attends que le parking où je suis garé le soit aussi. Je devrais pouvoir descendre doucement vers Phoenix cet après-midi.
Deux jeunes suédois sont bloqués avec moi à l'hôtel, presque tous les autres voyageurs sont partis hier.
Dans cette région du monde ce sont donc les éléments naturels qui prennent le dessus. Ce n'est pas désagréable. C'est un autre épisode du voyage, plus calme.
Internet est le seul lien avec le reste du monde, un lien dont je me passerais presque. Les nouvelles aux Etats-Unis sont de plus en plus mauvaises, et je reçois des informations très inquiétantes sur le statut des intermittents du spectacle en France.

lundi 15 décembre 2008

An empty seat


Highway 89 to Flagstaff

Une surprise. La ville est belle, il y a un vrai centre, de l'animation, une voie ferrée qui traverse la ville, c'est très cinématographique. Je suis dans une auberge de jeunesse assez chic, avec des voyageurs du monde entier. Grand Canyon est à 100km. On peut à nouveau boire de la bière! Je ne vais peut-être pas rentrer à Phoenix tout de suite.
Aujourd'hui sur la route, le paysage changeait toutes les heures, et à chaque fois c'était un enchantement.



Monument Valley under the snow

Après la tempête de sable hier, ce matin à Kayenta c'était grand soleil sur un manteau de neige; je n'ai pu résister et suis retourné dans la vallée, pour marcher. C'était féérique.

dimanche 14 décembre 2008

Kayenta, Arizona

Je suis dans ce village à vingt minutes de Monument Valley.
Le site est absolument spectaculaire. La visibilité était assez réduite aujourd'hui car il soufflait un vent très fort. Mais une brume de poussière et des volutes de sable tourbillonnants et courants ne rendaient que plus extraordinaires les protubérances rocheuses.
Je suis au cœur du pays Navajo, "Navajo Nation". Je découvre qu'ils ont leurs propres lois, et notamment une qui interdit la vente d'alcool. Pas une bière à des dizaines de kilomètres à la ronde!
J'ai beaucoup roulé depuis hier, avec une dernière étape hier soir au Nouveau Mexique, Farmington. Depuis que je suis dans le désert, réfléchir à la politique ou à la photographie n'a plus beaucoup de sens. Je serai de retour à Phoenix dans deux jours.

Monument Valley




vendredi 12 décembre 2008

Pas si sauvages!!

Le saloon a été grandiose. Rose, l'ambulancière de la ville, a été le premier contact. Puis c'est tout le bar qui a semblé vouloir m'accueillir. Un certain Gerald Martinez, un bucheron qui exploite toutes les montagnes environnantes, a tout payé. Je suis ce soir un habitant de Chama!

Chama



Je viens d'arriver à Chama, aux confins du Nouveau Mexique, près du Colorado. C'est un village en haute montagne, il fait près de -10°. Je suis parti dès ce matin de Santa Fe, c'est une ville à touristes, vieux et friqués. C'était horrible. J'ai roulé une bonne partie de la journée, en attendant de trouver un endroit agréable. Chama semble bien. Un village de ranchers et de chasseurs. Il n'y a pas de fast-food ici, je vais diner dans le restaurant-saloon de l'avenue principale; en passant j'ai vu une quinzaine de gros pick-up garés devant, des guirlandes éclairées accrochées aux fenêtres, ça va être formidable!
Comme j'ai passé beaucoup de temps sur la route, je n'ai rencontré quasiment personne depuis trois jours, hormis des vendeurs de stations-services, des serveuses ou des réceptionnistes. Je vais rester ici demain, pour tenter d'approcher ces habitants de nulle part, ils ont l'air un peu sauvages, ça va être plus compliqué que dans le sud.

jeudi 11 décembre 2008

mercredi 10 décembre 2008

Going up north

Je suis à Alamogordo, au sud-ouest du Nouveau-Mexique, je me réveille au Satellite Inn. Le ciel est à nouveau d'un bleu intense, mais il fait très froid.
Arrivé à El Paso lundi soir avec Bernadetta, nous avons donc traversé la frontière du Mexique. C'est Antonio, un employé de l'hôtel, qui nous a escorté. Nico, l'amie de Bernadetta, et Niall, un autre voyageur, sont venus aussi. Nous formions un groupe pour le moins disparate.
Antonio est un type du Kansas, il travaille et vit au Gardener Hotel d'El Paso depuis 15 ans. De père mexicain, il ne pouvait demeurer trop loin de son pays d'origine. Il sort avec une gogo danseuse d'un bar de Ciudad Juarez, la ville côté Mexique. Il nous a montré une photo, elle doit avoir 20 ans de moins que lui. Nous ne serions pas passé de l'autre côté de la frontière sans Antonio, tous les américains que j'ai rencontré déconseillent vivement l'expérience. Il faut payer 30 cents quand on traverse la frontière à pied. Pas de contrôle des papiers pour entrer au Mexique. On traverse ensuite une longue passerelle grillagée qui passe au dessus du Rio Grande, ici un filet d'eau au fond d'un canal bétonné. Et on plonge ensuite dans un autre monde, après seulement quelques mètres. L'architecture est différente, la route est défoncée, les voitures d'un autre âge, il y a moins de lumière.
Nous sommes restés sur l'avenue principale située après le poste frontière, même pour Antonio c'est trop dangereux de s'en écarter. On a bu quelques coups, j'ai acheté des cigarettes, et on est rentrés. Au retour, le contrôle des papiers par les américains est très minutieux.
Hier matin j'ai quitté mes compagnons d'un soir. Bernadetta et Nico sont reparties pour leur tour du monde. Elles vivent à Londres, sont arrivées au Etats-Unis en octobre. Depuis Miami, elles gagneront l'Argentine, puis la Bolivie, le Chili, la Nouvelle Zélande, l'Australie, la Malaisie, et enfin Hong-Kong. Leur périple m'a laissé songeur.
Niall, un jeune mec du Connecticut, venait de quitter sa famille et son université pour monter une ferme écologique au fin fond du Mexique. Il ne comprenait pas notre intérêt pour les Etats-Unis; "America sucks!". Il ne croit pas du tout au changement annoncé par l'arrivée d'Obama.
Je dois dire que depuis trois jours je rencontre pas mal de gens qui sont pessimistes sur l'avenir du pays, et sceptiques au sujet du futur président. Daniel, un vieux routard rencontré à Tucson me disait qu'Obama ne pourrait pas s'en sortir, parce que l'establishment blanc lui mettrait des bâtons dans les roues. Shay la serveuse de Lordsburg se foutait de la vie politique. Niall ne comprenait pas vraiment quelle était la nature du changement mis en avant par Obama. Je lui ai dit qu'il sagissait d'une politique beaucoup plus sociale, d'une remise en cause du capitalisme sauvage et de l'individualisme, et d'une politique internationale basée sur la diplomatie, la fin sans doute de l'impérialisme américain. Il était ravi d'entendre tout cela, mais n'attendait qu'une chose, quitter l'Amérique!
Hier après-midi la découverte du White Sands Desert m'a sorti quelques heures de toutes ces considérations. C'est un océan de dunes blanches immaculées, sur une bande de 400 km carré, dans le bassin de Tularosa. Exceptionnel. Le vent, le froid, la lumière aveuglante, l'absence de repères au sein des dunes, tout cela était déroutant à plus d'un titre; au bout de deux heures de marche, impossible de retrouver le chemin vers la voiture. J'ai pourtant un bon sens de l'orientation, j'avais pris des repères avec des points à l'horizon. Mais l'horizon ici c'est tellement loin. J'ai tout de même fini par retrouver une des pistes au milieu des dunes pour retrouver celle au bout de laquelle je m'étais garé.
Dans quelques instants je reprend la route vers le Nord, en direction de Santa Fe.

White Sands Desert, New Mexico



Niall - Travelling to Mexico, El Paso


mardi 9 décembre 2008

A quelques pas du Mexique

Je viens d'arriver à El Paso, une ville frontière au nord-ouest du Texas. Le Mexique est à 2 km de l’hôtel. Hier soir dans le B&B de Tucson j'ai rencontré Bernadetta, une jeune femme polonaise. Elle devait partir en bus dans la même direction que moi et m’a demandé si on pouvait faire la route ensemble. Du coup je l’ai amené ici, où l’attendait une amie, un peu plus au sud de l’étape envisagée au départ. On va tenter le coup de passer la frontière ce soir pour boire un verre au Mexique !
On a déjeuné dans une toute petite ville du Nouveau Mexique, Lordsburg, perdue au milieu de plaines désertiques, le long de l’autoroute. Quelques rues balayées par un vent très fort, quelques cafés, quasiment personne. C’était étrange et très beau.

Shay - Lordsburg, New Mexico


lundi 8 décembre 2008

A glow on the mountain


Itinéraire

Demain je reprend la route pour de longues distances et, je l'espère, pour d'autres rencontres. Voici l'itinéraire envisagé:


Agrandir le plan

dimanche 7 décembre 2008

Des questions sur la photographie

Au bout de trois jours en Arizona, alors que je privilégie les rencontres, je m'interroge sur l'objet et la valeur de mon projet photographique. Pour l'instant c'est une collection de portraits, une galerie de visages du peuple américain, à un moment où cette expression, "peuple américain", a pris une nouvelle signification depuis l'élection d'Obama. C'est une chose.
Mais je m'aperçois déjà que je n'ai ni les outils, ni l'expérience, ni vraiment le temps — car je tiens à l'idée du voyage, de l'itinérance — d'élaborer de façon formelle ce projet. Je suis donc un peu dépassé par l'objet de ma démarche. En référence à "La chambre claire" de Roland Barthes, dans ma collection de portraits il y a une contingence intraitable qui l'emporte, un réel sur lequel je n'ai pas de prise.
Comment est-ce possible de dépasser le reportage pour faire une oeuvre photographique, comme celle de Richard Avedon, avec ses portraits réalisés au début des années 80, dans la série "In the American West"?

Kids on 3rd avenue - Tucson


Alicia - Mother superior, Tucson



Alicia avait rendez-vous devant la roulotte itinérante d'une radio, pour parler de sa vie. Elle est la mère supérieure d'une école de Tucson, elle a voté Obama.

Tucson

Je suis arrivé à Tucson en fin d'après-midi. La ville est à taille humaine cette fois. Je suis dans un Bed & Breakfast, assez cosmopolite. Je suis allé au supermarché d'à côté pour acheter des légumes frais et me faire une salade.

En quittant Phoenix, je suis passé voir Raul et ses colocataires. La maison en plein jour ressemblait à un taudis, j'avais pas vraiment fait attention hier soir. Raul me disait qu'il aimerait venir en France pour bosser. J'étais un peu triste de le laisser là; il avait l'air vraiment désœuvré. Il fait des études mais n'a aucun financement, pas d'institution ou de structure auxquelles il peut s'adresser. Il partage cette grande maison insalubre, il y a une piscine désaffectée dans le jardin. Ses colocataires fument de l'herbe toute la journée. Pour gagner un peu d'argent il cherche du boulot comme vendeur dans des magasins ou réceptionniste dans des hôtels — c'est comme ça que je l'avais rencontré.
Il est calme, joue de la guitare, écoute Beethoven, fait des études de psycho, rêve de jolies filles, mais son avenir aujourd'hui parait sombre.

Le projet de prendre des photos d'américains à l'aube de l'ère Obama est en train de prendre forme. Je suis étonné de pouvoir finalement aborder facilement des personnes que je ne connais pas. Ce voyage est à l'inverse de la traversée effectuée ici l'an dernier. Ce n'est plus une aventure intérieure.

Jack - Retired, Florence



Je déjeunais à Florence, sur la route entre Phoenix et Tucson. La patronne du snack, allemande d'origine turque, mariée à un américain et vivant à Florence depuis 8 ans, m'a fait un super sandwich. Elle n'est pas une citoyenne américaine et elle n'a pas pu voter. Son mari, démocrate, a hésité à voter pour Obama; amateur d'armes à feu, il a peur qu'Obama restreigne le droit de porter des armes. Il a tout de même voté pour Obama pour faire plaisir à sa femme, qui ne pouvait envisager autre chose de sa part.
Jack est un client régulier du snack. Il est retraité de l'armée, a passé un an au Vietnam. Il est républicain, mais c'est la patronne qui m'a dit ça. Il lit énormément, et a tenu à me dire tout ce qu'il sait sur la France. Il m'a parlé de Lafayette, d'un tableau de Napoléon du peintre David exposé au Louvre, de la mort de Mitterrand "where both his wife and girlfriend were at the funeral crying", et de Carla Bruni.

Alice and Muriel - Florence, Arizona


samedi 6 décembre 2008

Raul. Beer-pong boy, Phoenix



C'est le mec qui m'a abordé hier au motel de Tempe. Je viens de passer la soirée dans la maison qu'il loue avec quatre autres types, on a joué au beer-pong, une version alcoolisée du ping-pong. Il y avait une vingtaine de personnes. Raul a 18 ans, il a voté pour la première fois en novembre, pour Obama. Il est étudiant en psycho. Ses parents sont de Mexico.

Back wall


Roy - Mural Artist, Phoenix



Roy est soldat de l'US Army. Il peint sur un mur de Phoenix depuis le mois de mars, la nuit ou en permission.

vendredi 5 décembre 2008

Coy-boy, Phoenix



Il y a un festival à Tempe aujourd'hui. Je me suis arrêté pour déjeuner à une grande table sur un square. Il y avait ce couple en face de moi. Nous avons parlé un peu. Quand je leur ai expliqué que j'étais ici pour tenter un reportage sur l'Amérique d'Obama, l'homme a fait un signe à sa femme, ils ont quitté la table.
Selon NPR, la radio que j'écoute dans la voiture, les Etats-Unis ont perdu 533 000 emplois au mois de novembre, c'est la plus forte augmentation mensuelle du chômage depuis 34 ans.

Phoenix - "Valley of the Sun"


Landing in Arizona

Je viens d'arriver à Phoenix. On est jeudi, il est 17H, et j'ai maintenant 8 heures de décalage avec la France. J'ai enlevé les quatre couches de vêtements que je portais depuis trois jours pour enfiler un T-shirt, il fait 23°.
Six heures d'avion c'est très agréable quand on a la gueule de bois! J'ai passé la soirée d'hier dans un bar de Manhattan, avec des amis français qui vivent à New York.

En quittant New York je me suis demandé pourquoi j'avais pris cette décision de partir vers des contrées désertiques. Il y a bien le projet de rencontrer cette fois des américains, faire des photos, témoigner de l'épisode historique que vit le pays, mais après le frénésie de New York je manque un peu d'énergie.
Mais en arrivant à Tempe, à l'est de Phoenix, près de l'université, j'ai trouvé un "neighborhood" très agréable. A la réception du Motel où je viens de m'installer, un mec qui m'entendait parler avec un accent m'a abordé pour me demander d'où je venais. Je vais boire un verre avec lui et ses amis dans une heure. Me voilà relancé!

mercredi 3 décembre 2008

Actualités new-yorkaises



Je retrouve New York, avec une certaine évidence. Le sentiment d'avoir quelque chose à y faire est toujours plus fort.

Trois expos photos hier, dans le quartier des galleries, Chelsea.
J'ai pu découvrir un photographe italien, Luigi Ghirri, inspiré par William Eggleston dont le travail me touche beaucoup. Des photos assez simples, des choses du quotidien, mais une approche très singulière à chaque fois, qui oblige le spectateur à s'interroger sur la façon de regarder.
Une autre gallerie exposait une collection de Lise Sarfati; des photos désœuvrées de la Russie au moment de l'effondrement du l'Union Soviétique.
J'ai vu enfin la dernière expo de Cindy Sherman, une "réflexion sur l'image de soi, sur la distorsion des idéaux esthétiques et sur le vieillissement". C'était assez moche!

L'ambiance dans les rues n'a pas vraiment changé mais la victoire d'Obama est affichée partout, sur les Unes de magazines, sur les vitrines des boutiques, sur les calendriers 2009 en vente partout, sur les voitures et les camions de livraison... En arrivant lundi, je regardais les noirs dans le métro et me disais qu'ils avaient eu leur revanche, qu'enfin ils avaient toute leur place, et devaient être plus heureux.
Bunny, mon hôte, démocrate convaincue, est presque amoureuse d'Obama! On ne parle pas seulement d'Obamania mais d'Obamaisme! L'espoir est immense.

Harvey Milk, premier homme ouvertement gay élu pour un mandat politique, aux municipales de San Francisco en 1978, est le héros du dernier film de Gus Van Sant, remarquable. Aux côtés de Sean Penn, qui incarne le militant gay, un acteur joue son ami Scott. C'est James Franco, d'une beauté renversante!

lundi 1 décembre 2008

Sur le départ

Je m'envole dans quelques heures pour New York. Je serai jeudi à Phoenix. Je prend deux appareils photo.
Mon amie Bunny m'attend à Brooklyn demain après-midi, et ensuite j'irai boire un verre à Manhattan!

vendredi 28 novembre 2008

mardi 25 novembre 2008

Bientôt l'Amérique

Fin de la partie bordelaise du tournage de "Domaine". Je rentre à peine. Une partie de l'équipe va continuer l'aventure en Autriche, pour tourner la fin du film. Je me suis senti un peu triste, Patric a réussi à m'embarquer avec lui dans son histoire.
A le suivre et l'observer, je suis tenté d'exprimer et d'affirmer un peu plus certains aspects de ma propre histoire, mais je ne suis pas certain que ce blog soit le bon endroit.
Dans quelques jours je m'envole pour New York, puis pour l'Arizona.

Voici une des dernières photos du tournage à Bordeaux, l'acteur et le réalisateur, deux visages d'un même personnage.

lundi 24 novembre 2008

vendredi 14 novembre 2008

mercredi 5 novembre 2008

L'Histoire en marche

5H00. Barack Obama est élu président des Etats-Unis.
Le premier président afro-américain.

CONGRATULATIONS AMERICA!!!

mardi 4 novembre 2008

Mort d'une grand-mère

Je viens de rentrer du tournage, il est 2 heures du matin. J'allume CNN, on annonce la mort de la grand-mère d'Obama, sa grand-mère blanche qui l'avait en partie élevé. Il était allé la voir à Hawaï il y a deux semaines, interrompant sa campagne; certains y avait vu un calcul politique. Elle est morte aujourd'hui. En ce moment même sur CNN, un reportage sur Obama en Floride, pour l'un de ses derniers meetings. Il a les traits tirés, il est manifestement très fatigué après vingt deux mois de campagne.
A 24 heures du résultat, le scénario de cette élection est toujours plus dramatique. Mon amie Bunny à New York me parle d'un compte à rebours "excruciating" (insoutenable).

samedi 1 novembre 2008

En tournage


Voici Isaïe Sultan, il joue le rôle de Pierre, un jeune homme qui se révèle. Le tournage avance. Nous travaillons de nuit. Je suis à nouveau dans un certain décalage avec le monde "normal", ce midi aller à la boulangerie pour acheter du pain m'a semblé étrange. Pourtant je ne passe pas beaucoup de temps sur le plateau, je suis assez éloigné de ce qui s'y passe. Les plans que je peux voir sont néanmoins très beaux. Béatrice Dalle a une présence extraordinaire.
Je ne sais toujours pas ce je fais après "Domaine". J'ai mon billet pour les USA mais il est aussi question que j'enchaîne avec un téléfilm d'époque, à gros budget cette fois. Cela remettrait en cause mes projets aux Etats-Unis et la formation photo cet hiver, mais je n'arrive pas à refuser le téléfilm. Je m'en remet à la décision du directeur de production qui va tomber la semaine prochaine.
Flottement maximal.